Rencontre au sommet

La vie en Enfer n'est pas de tout repos, en particulier pour Lord Izual. Le jour autant que la nuit, la forteresse de Pandémonium résonnent des manœuvres des démons, du bruit de mille discussions mêlées, du martèlement des forges et de la cavalcade des chevaux entrant et sortant par la grande porte. Dès le lever du jour, mille choses sont à faire, mille détails à régler, mille ordres à donner. Le manque d'initiative des démons était l'une des choses qui faisait regretter à Izual Aeden et ses anges intelligents. Ici, en Enfer, il n'y avait en majorité que des brutes sans cervelles et des démons malingres stupides. Les plus intelligents des démons étaient vite repérés et élevés à un grade plus digne d'eux que celui de chair à canon. Alors, pour ne pas être entourés d'abrutis, il fallait nommer parmi les plus hauts gradés les démons les plus intelligents, les seuls dont Izual était à même d'apprécier la compagnie. Certaines d'entre eux étaient très compétents, d'autres dénués de tout esprit d'initiative... Ce qui surchargeait considérablement le travail d'Izual. Sans qu'il ne le sache cependant, certains officiers ou Lieutenants ne savaient pas sur quel pied danser, car lorsque Izual devait régler des affaires dont ils auraient pu s'occuper les démons subissaient sa colère, tandis que la moitié du temps durant lequel ils prenaient des initiatives le Seigneur était gravement insatisfait de la tournure qu'avaient pris les événements.
Izual méprisait beaucoup de monde. Il commandait au mépris, mais le mépris le rongeait. C'était une lutte à mort qui gangrenait son être tout entier, qui putréfiait son âme. Ainsi, Izual méprisait beaucoup de Seigneurs - selon lui seuls quelques-uns méritaient son estime. Mais il se devait de les connaitre, car si la vie d'un démon tient à un fil, alors un bon réseau d'informations cela fait beaucoup de fils. En Enfer, une information était monnaie précieuse : Nombre de démons sous les ordres de tel Seigneur, intentions de tel autre... C'est pour cela que le nombre de patrouilles sur les terres d'Izual était élevé, car lorsque l'on capturait un démon qui n'avait pas le droit de traverser les terres on avait bien le droit de l'interroger et de tirer quelque chose de lui avant de le relâcher - une profonde coupure sur le bras pour lui rappeler qu'il ne fallait pas recommencer.
Rencontrer les Seigneurs de l'Enfer était d'une grande utilité pour Izual - et pour une majorité des Seigneurs d'ailleurs. Mais cela avait un intérêt profond pour le Lord, qui n'avait que peu d'alliés à la cour de Baal et devait donc entretenir des rapports courtois avec certains Seigneurs, ou au moins leur avoir parlé une fois pour cerner leur état d'esprit. C'était cependant une démarche qui déplaisait à Izual, qui aimait se lover dans sa forteresse, dans son domaine, plutôt que d'aller gambader dans l'insécurité dans le château d'un autre. C'est un peu pour cette raison qu'il avait invité Lord Sihn à faire un voyage de quelques jours de cheval pour le rencontrer ici, à Pandémonium. Pour l'occasion, la grande salle du trône avait été vidée des démons gênants, et seuls une cinquantaine de démons y restaient, car ils avaient tous des occupations à faire dans cette grande salle. Seule une petite vingtaine d'entre eux était mobilisée pour la rencontre, des archlords dont la fonction était de garder la salle et quelques Séides qui faisaient office de garde du corps - un travail bien inutile mais indispensables lors de telles rencontres protocolaires.
En dehors de Pandémonium, les grands étendards où figuraient une main tracée au sang étaient fixés sur les murs, et les démons des remparts étaient prévenus de l'arrivée d'une délégation pacifique en provenance des Limbes. Le nombre de patrouilles dans le domaine était doublé et une escadre d'une cinquantaine de séides avait même été envoyée à la rencontre de Lord Sihn pour le guider, comme c'est l'usage.
A la grande porte de Pandémonium, où la herse était levée - signe d'intentions pacifiques - environ quatre-vingt archlords massifs devaient prendre le relais des séides pour guider l'escorte jusqu'au palais. Une dizaine d'entre eux s'assurerait que les chevaux étaient bien pris en charge par des lémures, tandis que les autres guideraient Lord Sihn en le préservant des attaques de l'extérieur - il eut été regrettable qu'un des démons d'Izual, pris de folie, tente d'assassiner le seigneur des Limbes pour « Se faire bien voir »...
Ainsi, Lord Sihn était attendu et serait bien accueilli.

[Réservé à Sihn, cependant Kleze peut s'incruster elle sera la bienvenue =D Par contre pour Lycaon ça me semble difficile.]

Au fracas habituel de la forteresse s'ajoutait un autre son, celui d'une cavalerie nombreuse qui passait la grande porte. Loin d'être une cadence régulière au rythme travaillé, c'était une cacophonie où les bruits se suivaient sans aucune mélodie. A l'entendre, Izual put dire que son invité était arrivé. S'ennuyant dans la salle du trône où il se devait d'attendre son hôte, il avait le visage fatigué et las de quelqu'un qui joue une scène pour la millième fois. De l'époque où il était Conquistador à son arrivée en Enfer, sans parler de ses missions pour les ordres d'Aeden, combien de fois avait-il dû se plier au protocole exigeant des rencontres diplomatiques ? Le résultat final de ces entretiens était précieux, mais le prix à payer était fort. Encore qu'Izual avait déjà dû traiter avec des Seigneurs plus téméraires, et la rencontre s'était transformée en rapport de force, et Izual avait plus d'une fois dû ressortir d'une antichambre les armes à la main. Son escorte était d'ailleurs habituée à ces débordements, et ne s'en formalisait pas - on apprenait vite à suivre les ordres à la lettre pour ne pas créer d'incident diplomatique.
Et voilà qu'on frappait à la porte. Qu'Izual l'entendit malgré le brouhaha qui régnait dans la salle montrait que c'était un Archlord qui frappait de la manière brutale qui caractérisait sa race. Ainsi, tout se passait bien - si un incident avait eu lieu, les Archlords seraient restés sur les lieux en attendant des renforts, envoyés par un démon messager moins puissant qu'eux, à savoir un Séide ou un Lémure. Les quelques gradés et courtisans présents pour la rencontre se tournèrent vers Izual - les gardes restèrent impassibles. Enfin, Izual bougea, assis sur le bout de son trône d'une manière nonchalante.

« Ah, oui, oui... Ouvrez la porte »

Les gardes s'exécutèrent, et deux Archlords ouvrirent les deux battants de la porte. Un groupe de Séides attachés à la garde rapprochés d'Izual bloquèrent le passage quelques instants, observant les nouveaux arrivants, puis décidèrent que tout allait bien et ils se replièrent silencieusement vers le fond de la salle. Sachant que c'était à lui de faire le premier pas, courtoisement Izual lança d'une voix forte :

« Entrez, Lord Sihn, entrez ! Vous devez être harassé par ce long voyage, et plus tôt nous parlerons plus tôt vous pourrez vous retirer ! »

Izual glissa les yeux sur le côté, où, appuyée sur un pilier se trouvait la lance Illidriel. Il l'avait posée là et personne n'y avait touché - et pour cause, toute autre main que celle de l'archange déchu aurait été brûlée. Les forges d'Aesir n'avaient pas leur pareil ! De toutes manières, il pouvait faire apparaitre la lance directement dans sa main. Izual passa machinalement sa main sur le marteau Thurim à sa ceinture, puis s'aperçut de son mouvement et rabattit rapidement sa tunique au-dessus de l'arme. Il n'y aurait pas de sang versé aujourd'hui.

[Puisque je suis si gentiment inviter je m’incruste avec joie.]

Kleze s’était levé, après à peine deux heures de repos, d’une humeur plus exécrable qu’à l’ordinaire, comme à chaque fois que quelque chose d’important se tramait dans la forteresse de son seigneur. Cela était toujours synonyme d’ennuis en perspective et de possibles faux pas des incapables notoires qui pouvaient pullulés ces journées-là, surtout quand on n’en avait nullement besoin. Aujourd’hui Lord Izual recevait Sihn, Seigneur des Limbes, pour une rencontre diplomatique. Rien qu’au souvenir de la dernière « rencontre diplomatique » la jeune séide dû retenir un grimace. La plus haute résolution qu’elle prit en ouvrant les yeux fut celle-ci : si tout ne se passait pas comme prévu les responsables n’auraient même pas le temps de voir la colère du Lord avant de mourir dans les pires souffrance, foi de Séide. Et cette fois elle ne se contenterait pas de trancher les têtes nettes. Et puis, pour avoir déjà connu les colères d’Izual, toute démone qu’elle était, elle ne les souhaitait à personne. Attention, ne vous méprenez pas, si elle achevait ses victimes avant que le Seigneur ne se rende compte de leur erreur ce n’était pas un acte de pitié, loin de là. Si elle agissait ainsi c’était pour éliminer au plus vite le maillon défectueux d’un mécanisme bien huilé avant de devoir essuyer des réactions en chaîne qui risquait de mettre en péril sa propre santé. Qui, bien sûr, valait bien plus que tout ce troupeau d’andouilles incapables et manchots qui se disaient démons.
Lorsque l’ancienne princesse guerrière sortit de ses draps en fourrures de critters – traité longuement à partir d’une plante des marais rabougris qui avait la vertu d’en enlever la repoussante odeur des fauves – elle se hâta de se préparer. Il n’y avait pas une minute à perdre. Pour faire bonne figure face au Seigneur étranger elle avait opté pour une tenue en cuir rouge sang plus belle que les autres, constitué d’un pantalon moulant, d’une longue tunique sans manche laissée ouverte de la taille jusqu’en bas, la main noir luisant presque dans son dos, ainsi que de haute botte. Elle ceignit la ceinture qui portait le fourreau de son épée et attrapa ses armes accrochées au mur. Elle pris juste le temps de regarder par l’unique fenêtre de sa chambre le ciel infernal. Il faisait encore nuit pour plusieurs heures.

Le grand jour n’est pas encore levé mais si je ne m’y prends pas maintenant il va y avoir des problèmes. Pourvu que tout ce passe comme prévu… Après ce qui s’est passé en Arcadia mieux vaut ne pas se mettre un autre seigneur à dos.

Puis elle sortit de la pièce d’un pas martial mais pressé. Beaucoup de choses était encore à régler avant l’arrivé de l’hôte de marque. En temps que Lieutenant il était de son devoir de participer à la supervision de l’évènement. La forteresse grouillait d’activités, comme à son habitude et rien n’était laissé au hasard. Après un saut par les cuisines pour ne pas avoir le ventre vide la séide se dirigea vers le cœur des préparatifs. Avec un Lord comme Izual il fallait toujours dosé au plus juste et savoir jongler avec les évènements inattendus qui ne manquait certes pas. La moindre erreur était très sévèrement puni. Le plus gros problème était que certains gradés, pour échapper à une crise de colère, préféraient ne rien faire plutôt que de mal faire, laissant les autres porter le chapeau en cas d’imprévus. Kleze était de ceux qui désapprouvaient fortement cette attitude qu’elle trouvait lâche et indigne. Et puis elle était Séide, elle était né en Enfer avec cette capacité de réfléchir, dont semblait totalement dépourvu une grande majorité de la vermine infernale.

Depuis plusieurs jours on préparait l’arrivée. Elle avait donné l’ordre très strict que tous les démons instables mentalement soient éloignés le plus possible du chemin du Seigneur des Limbes partout dans la forteresse et le reste du territoire sous la juridiction de son seigneur. Une tentative, même avortée par le cordon de sécurité mis en place, d’un de ces dégénérés pouvait avoir des répercutions négatives sur l’ensemble des discutions diplomatiques. Elle avait fait sélectionner les meilleurs et plus beaux chevaux des écuries pour fournir une escorte digne de ce nom au Lord Sihn. Le plus délicat était de donner des directives avantageuses, voir indispensables, tout en s’assurant que celles-ci n’était pas en contradiction avec les ordres du seigneur. Dur travail. Elle prenait soin du moindre détail, épaulée par certains autres lieutenants et hauts gradés. Même les lémures qui devaient prendre soin des montures des invités avaient été triés sur le volet parmi les plus performants. La Lieutenant avait réclamé des capitaines qu’ils refassent un rappel de toutes les directives à chaque individu. Et, mise à part le fait qu’elle avait dû faire sauter deux ou trois têtes un peu trop vide, tout ce passait aussi bien que cela pouvait l’être en Enfer.

Quand, du haut des remparts, on annonça l’arrivée de la délégation Kleze jeta un regard noir à tout ceux qui osaient encore traîner là où n’était pas leur place.

« Je peux savoir se que vous attendez comme ça bande de fillettes ?! Au boulot ou je referai la tapisserie de ma chambre avec votre sang ! »

Elle suivit dans l’ombre le trajet du Seigneur jusqu’à la porte qui menait à la salle du trône et entra à sa suite avec la discrétion d’un chat. Elle fit un rapide signe de tête vers Lord Izual pour lui signaler que tout s’était bien passé avant de prendre place à ses côtés, toujours dans le silence le plus total (et en effectuant un léger détour pour éviter la lance angélique qui ne manquait jamais de lui faire froid dans le dos).

[Youhouu Kleze ! \o/]

Izual vit entrer Kleze, son fidèle et efficace Lieutenant, à la suite de Lord Sihn. Elle s'était occupée de sa sécurité dès lors qu'il avait touché le sol des terres de Pandémonium et se chargeait maintenant du bon déroulement de la rencontre. Silencieuse, elle lui fit un léger signe de tête dans le dos du seigneur des Limbes pour lui signifier que tout allait bien. Il lui jeta un coup d'œil et, tandis qu'elle prenait place à ses côtés, s'absorba dans la contemplation de Lord Sihn.
Il avait un air assez avenant, quoique légèrement enfantin. Il devait jouer de son teint juvénile pour paraitre moins dangereux qu'il ne l'était en réalité, mais cela ne trompait pas Izual. En haut de sa tunique pointaient les extrémités de nombreuses cicatrices, et sa main droite semblait comme putréfiée. Ses yeux étaient comme le reflet du feu qui l'habitait, un paradoxe assez étrange puisqu'Izual savait, grâce à ses renseignements, que le seigneur des Limbes contrôlait la magie de la terre. Il savait aussi que Lord Sihn était un ange déchu. D'ailleurs, cela se voyait... La tunique blanche rayée de bleu semblait familière à Izual, et effectivement, même de loin il en reconnaissait la matière. Ce n'était pas un tissu humain mais bien une étoffe que l'on trouvait en Aeden, et que certains Anges portaient. Ainsi, Lord Sihn était nostalgique de son statut d'Ange ? Izual pouvait le comprendre. A la vue de l'étoffe et au souvenir de la sensation étrange qu'elle procurait sur les doigts, il ne put réprimer un léger frisson dans le bas de l'échine.

Absorbé dans ses pensées, il sentit que Kleze le frôlait et reprit conscience. Hmm, apparemment, il avait raté les politesses d'usage. Heureusement, Lord Sihn continuait sur sa lancée. Il saisit au vol une phrase sur l'imbécillité des démons et son visage s'éclaira. Heureux de pouvoir partager son point de vue et nullement gêné par la présence de beaucoup d'officiers et des gardes, il répondit au Seigneur :

« Hm, oui, je vous comprends parfaitement. La stupidité de certains de mes propres démons me stupéfie parfois... »

Ce faisant, il eut un regard assassin et mesquin pour l'un de ces officiers dénués d'esprit d'initiative, juste à côté de Lord Sihn. La gratuité d'un tel acte l'enchanta et il se sentit prêt à poursuivre l'entretien sur un ton des plus cordials. Mais voilà que Lord Sihn continuait et semblait dérangé par le bruit alentours.

« Vous avez bien faits d'éviter les terres de Baal. Je le fais moi même aussi souvent que possible, même si cela rallonge obligatoirement un voyage. Quant au bruit, oui, il est toujours aussi fort, quoique cela n'atteigne pas l'intensité de certaines places fortes de mes voisins... Mais je suis ici depuis si longtemps que j'aimerai oublier les nuisances sonores alentours. Il est vrai que ces bruits sont dérangeants... Je vais donner l'ordre de fermer la Grande Porte »

Ce faisant, il eut un vague geste de la main droite pour que l'on applique ses ordres. Il allait falloir barrer la porte, qui était l'endroit pas lequel passaient tous les bruits, et la garder, sans parler d'allumer toutes les bougies de l'intérieur du Palais. Les fenêtres étaient, comme d'habitude, obstruées. Les atmosphères sombres convenaient très bien à Lord Izual, et on allait ainsi pouvoir passer à des sujets plus sérieux.

« Si vous me parliez des relations que vous entretenez avec vos voisins ? »

Une bonne introduction à la phase diplomatique de la rencontre, où il serait bon de savoir comment Lord Sihn se disposait par rapport aux autres Lords.

Etant donné la cordialité de l’invité Kleze se sentit plus rassurée. S’il avait commencer d’entrée à critiquer tout ce qu’il voyait c’était forcement mauvais signe pour les discussions. Il semblait bien jeune pour un Lord mais, s’il s’était hissé à cette place c’était signe qu’il ne fallait pas le sous-estimer. Un court moment se passa et la Séide se rendit compte que Lord Izual n’était plus vraiment là, plongé dans ses pensées. Elle fit le geste de changer de jambe d’appui, frôlant comme involontairement le seigneur des lieux pour attirer son attention sur la situation. Cela risquerait d’être offensant pour l’invité s’il commençait à déroger aux règles diplomatiques parce qu’il rêvassait. Tout se passait bien pour le moment, autant ne pas déclancher de catastrophe.
Lorsque la discussion tourna vers l’intelligence de certains démons, ou plutôt leur manque d’intelligence, la séide eut un sourire qui n’avait absolument rien de gentil, reflet d’un amusement sadique de voir ces incapables tournés au ridicule. Elle avait tellement de fois été insatisfaite des compétences de ces imbéciles qu’elle était presque heureuse de savoir cette opinion partagée. Mais voilà, son rictus fana très vite lorsque l’hôte se plaignit du bruit. Alors qu’Izual donnait ses propres directives pour palier à cet inconvénient la lieutenant s’éclipsa discrètement pour aller à la rencontre d’un gradé qui se trouvait un peu plus loin dans la salle, lui faisant signe d’approcher. Elle murmura rapidement :

« Je vais être claire. Le bruit de ces incapables importunes notre invité et il serait disons… fâcheux qu’il soit déçu de son voyage, n’est-ce pas ? Alors dites à ces démons sans cervelle de se la boucler s’ils ne veulent pas que je vienne le faire à leur place ! Si la situation n’est pas assez gérable pour votre minable autorité faites évacuer les non indispensables de la proximité immédiate et assurez vous que ceux qui restent le fasse dans la plus stricte discrétion. »

Le démon hocha la tête et disparu rapidement pendant que Kleze regagnait sa place.

Ce devrait être suffisant pour que les nuisances sonores ne soient plus aussi insupportables pour Lord Sihn. Une fois la porte fermée seuls les bruits les plus proches sont susceptibles d’être dérangeant.

A peine était-elle arrivée auprès des deux lords que le Seigneur des Limbes eut un geste qu’elle jugea comme hostile en touchant son arme. Aussitôt, à l’image d’autres séides elle fit un pas en avant. Cependant elle ne porta pas la main à son épée, un simple quiproquo pouvait être la cause des pires incidents diplomatiques possibles et s’il y avait bien un chose que Kleze voulais à tout pris éviter c’était ça. Aussitôt l’explication donnée elle retourna à sa place comme si de rien n'était. Un simple regard sévère vers ses congénères suffit à rétablir le calme dans les rangs. Sihn répondait aux questions et en posait lui aussi. Honnêtement, la seule distraction que la Séide trouvait lors de ces réunions, durant lesquelles elle était constamment à cran, était le fin jeu qui prenait vie entre questions et réponses. Chacun interrogeait l’autre à mots couverts pour en deviner plus qu’il n’en était donné dans la répartie, une joute verbale pour savoir l’estime que chacun devait à l’autre. Pourtant elle ne ressentait pas la tension qui animait ce genre de conversation habituellement, comme si il s’agissait d’une simple conversation entre deux personnes exerçant le même métier… jusqu’à la dernière question de Sihn qui sonnait comme un test aux oreilles de Kleze.

Izual regarda nonchalamment Lord Sihn poser son arme à terre. Qu'il y porte la main n'était pas un sujet d'inquiétude... Combien de fois lui, Izual, avait-il dû prendre sa lance pendant des rencontres ? Ici, Lord Sihn n'avait aucune raison de l'attaquer, et encore moins de chercher à l'intimider - aurait-il vraiment réussi s'il avait cherché à le faire ? De toutes manières, Salamandastron n'était pas loin, Thurim à sa ceinture et Illidriel, comme toujours, plus proche que ce que l'ennemi pouvait imaginer. Du coin de l'œil, Izual vit Kleze s'éclipser discrètement pour aller donner des directives plus détaillées quant au bruit. Satisfait, il se reporta à la conversation en cours. Apparemment, Lord Sihn n'avait pas eu affaire à d'autres seigneurs que lui auparavant. Étonnant ? Non. Il n'étais pas en place à la tête des Limbes depuis très longtemps. A en croire les informations qu'Izual détenait, il avait lui-même assassiné le dernier Lord du domaine - un vieux démon caricatural qu'Izual connaissait et abhorrait.
Baal ? Ce qu'on racontait sur Baal n'était pas difficile à deviner. Ici, dans sa forteresse, Izual avait banni depuis longtemps tout ce qui pourrait lui faire penser à l'immonde seigneur de l'Enfer. Mais il savait bien ce qu'on racontait sur Baal - les mêmes choses depuis dix mille ans. Que Baal était cruel, ignoble, juste, puissant, fourbe, grand, vieux, moche.

« ...Oui, il est tel qu'on le décrit habituellement. Je vous déconseille de lui chercher querelle inutilement, d'ailleurs. Il serait malsain pour vous d'avoir affaire aux légions de Baal. »

Pendant le court laps de temps où il prépara sa réponse suivante, Izual sentit le niveau sonore alentours baisser. Kleze avait bien fait son travail.
Et voilà qu'une question piège tombait. Piège ? Izual espérait que le Seigneur des Limbes avait plus d'habileté que ce qu'il fallait pour jeter pareille question. Izual l'écarta donc rapidement.

« Oui, je savais déjà que vous n'étiez pas depuis longtemps au pouvoir. Mais sachez que l'on peut toujours trouver plus convaincant. On peut toujours trouver plus amical. On peut toujours trouver plus traître aussi... »

Sihn ne sera pas le Guerreo de l'Enfer. Si je faisais l'erreur de faire confiance à un Lord, j'aurais mérité de mourir...
Il était temps de jouer franc jeu avec Lord Sihn. Il avait fallu qu'il rencontre Lord Izual en premier. Il saurait maintenant qu'il n'aurait pas à se repentir de ce choix. Honnête et aimable, Izual continua donc sur sa lancée :

« Ne cherchez pas querelle à Baal et ne faites jamais confiance au premier abord. Ces deux règles devraient vous assurer une longue vie en Enfer... Dérogez à l'une d'entre elles et vous mourrez, soyez-en sûr. Et ne forgez pas d'alliance qui ne soit pas indestructible. »

Le moment était venu d'entrer vraiment dans le vif du sujet et de jouer carte sur table. Finies les questions tordues et les conseils, l'heure était aux décisions diplomatiques.

« Voilà donc ce que je vous propose. Vous régnez parmi d'autres au nord-est et moi parmi d'autres au nord-ouest. Il serait bon pour chacun de nous d'avoir une terre d'asile dans ces régions. Pourquoi ne pas décider mutuellement d'un droit de passage libre ? Nous y gagnerions tous les deux. »

L’oreille de Kleze se fit plus attentive au moment d’enter dans le vif du sujet. Les choses vraiment sérieuse commençait et malheureusement c’était toujours à ce moment-là que les choses dérapaient le plus vite et le plus irrémédiablement.

Pourvu que tout se passe bien… Décidément je déteste ces rencontres diplomatiques.

Il semblait à la séide que Lord Sihn n’avait pas tout à fait saisit ce que demandait le Seigneur de Pandémonium. Izual ne réclamait nullement des terres, juste le droit de traverser celle de l’autre seigneur. Et malheureusement, cette conclusion n’était pas au goût de l’ange déchu. La démone frotta le sol du talon de sa botte en réfléchissant. Elle croisa les bras. Si les enjeux n’étaient pas si important elle aurait sourit de la situation. Le royaume d’Izual pouvait bien se passer d’être allier à un royaume tel que les Limbes, bien qu’il en tirerait bien des avantages sur de nombreux plan, mais depuis la déclaration de guerre dans la forteresse du seigneur Lycaon la situation diplomatique n’était pas à leur avantage et mieux valait tout de même ne pas se mettre tous les Seigneurs des Enfer sur le dos. Si la discussion pouvait se solder par un pacte de non agression mutuelle la lieutenant s’estimerait déjà satisfaite. Elle s’était décidée de n’intervenir que si la situation l’exigeait, le seigneur hôte pourrait prendre ombrage du fait qu’un lieutenant se permette d’intervenir dans les négociations.

[T'inquiètes Kleze je poste pour deux =D]

Si Izual ne s'était pas retenu, il aurait immédiatement arboré un sourire carnassier dévoilant toutes ses dents. Le rictus commença à étirer ses lèvres et puis Izual se reprit. Pas de réflexes de ce genre, ils risquaient de ne sembler très pacifiques à Lord Sihn. Donc, pas de sourire jouissif. La joute verbale prenait une apparence plus tumultueuse, mais cela ne différait pas d'autres négociations, et Izual avait l'expérience de ce genre de situations. Ses yeux se plissèrent.

« Lord Sihn. Vous l'avez dit vous même, les terres qui constituent nos domaines sont très semblables (Comme s'il pouvait en être autrement vu la géographie de ce monde pathétique, pensa Izual). Pourquoi donc aurai-je avantage à me les approprier ? Ma proposition était avantageuse pour nous deux, et elle ne visait pas à m'approprier vos terres. J'aurais eu un meilleur moyen de parvenir sur votre trône que de discuter avec vous. »

C'était clair. Izual arpenta un instant du regard ses gardes disciplinés, en songeant combien il serait facile de les faire se jeter sur Lord Sihn. Il songea aussi à sa lance Illidriel, autour de laquelle les démons assistant à l'entretien avait formés un cercle parfait pour ne pas l'approcher, et à la façon dont elle aurait pu se retrouver dans sa main en un instant. Il songea à Kleze à ses côtés, qui pouvait bondir toutes griffes dehors sur un ennemi plus rapidement que n'importe quel autre Séide. Mais Izual n'était pas un imbécile, et il songea également à l'armée de Lord Sihn massée dans les Limbes, et à ses officiers qui pouvaient se révéler problématique. Cependant, leurs armées étaient à peu près égales, et l'issue d'une bataille de ce genre se jouerait sur des détails. Si Izual avait voulu conquérir les Limbes, il l'aurait fait maintenant, pendant que son armée était à peu près divisée et le domaine peu unifié. Oui, à coup sûr il aurait vaincu. Mais Lord Sihn savait tout cela et il avait quand même accepté de venir. Le courage est noble, mais cela n'aurait pas empêché Izual de former un piège mortel dans sa forteresse. Cependant, Lord Sihn avait su voir au-delà de ce piège et être clairvoyant. Il avait respecté Izual et avait fait preuve d'estime pour lui en venant à sa demande. Izual n'était pas belliqueux et sa forteresse n'était pas un coupe-gorges. La sécurité de tous était garantie en ces lieux, mais il avait été important pour lui de souligner la facilité avec laquelle il aurait pu s'approprier les terres de Lord Sihn en ces temps troublés.

« Laissez moi vous éclairer ; le droit de passage veut uniquement dire que nous aurions la possibilité de traverser nos terres librement. Ne tentez pas de traverser les miennes sans mon assentiment express, ou vous vous en repentirez, mais cela n'est pas propre à mon domaine. J'ai actuellement un droit de passage sur un certain nombre de domaines, dont les Seigneurs ont le droit de traverser le mien. Cela ne vise pas à déclarer une guerre comme vous le prétendez, si je voulais déclarer une guerre et espionner en me faufilant, qu'aurai-je à faire d'une permission de libre passage ? »

Que Lord Sihn refuse la plus élémentaire des propositions diplomatiques semblait très étrange à Izual, et il lui semblait qu'un certain murmure parcourait les rangs des auditeurs en ce moment même. L'octroi d'un droit de passage était réellement l'usage le plus courant en Enfer. Parfois même il n'était pas mutuel, en échange d'informations seulement, ou parfois temporaire, ou parfois exceptionnel, mais la plupart du temps il valait durablement. Il était donc étrange que cette idée semble insupportable à Lord Sihn... Mais pourquoi avait-il fait ce long voyage si c'était pour refuser systématiquement toutes les propositions ? Le pacte de non-agression incluait généralement le droit de passage, sans parler de l'alliance. Lord Sihn n'avait quand même pas fait le voyage pour déclarer la Paix officielle entre les deux domaines ? C'eut été ridicule. Il devait avoir une autre idée en tête.

« Il est vrai que passer sur vos terres m'aurait arrangé pour me déplacer plus librement en Enfer. Cela vous eut arrangé aussi, à moins que vous ne préfériez passer par les terres de Baal ou faire un détour par le sud... Quant à l'asile dont je vous parlais, c'était purement facultatif au droit de libre passage. C'était en fait une proposition amicale pour me permettre de vous accueillir à Pandémonium comme étape d'un long voyage, mais si vous refusez, je ne vous force pas. Faites comme vous le désirez, mais si vous refusez la moindre de mes propositions je ne vois pas pourquoi vous avez accepté de venir en ces temps troublés. »

Il était facile de décortiquer les propos de Lord Sihn, mais somme toute assez ennuyeux de passer tout ce temps dans la salle du trône pour rien, alors qu'il aurait pu, hm... Aller inspecter ses soldats ou parler avec eux... Euh non, tout compte fait, mieux valait rester dans la salle du trône.

[Systématiquement les temps du passé pour la narration, Sihn]

Le drame de la vie d'Izual - le drame de ses cinq vies - était que personne ne le prenait au sérieux. Baal lui-même s'était mis à rire lorsqu'il avait su que son prisonnier évadé, l'archange déchu Izual, avait créé un domaine. Nombre de seigneurs lui avaient ris au nez - et Izual avait défiguré bon nombre d'entre eux par la suite - et bon nombre de démons l'avaient sous-estimé, misant sur sa maigreur, ses ailes de corbeau et sa lance fine. Tous l'avaient regrettés, puisque personne ne l'avait tué jusqu'à présent. Et voilà qu'il devait encore faire face aux désagréments que causait une rencontre diplomatique avec un Lord réticent. Décidément, cette rencontre n'avait eu pour seul intérêt que de connaitre physiquement Lord Sihn, et cet intérêt était bien maigre. Las, Izual prit la parole une nouvelle fois.

« Vous ne paraissez pas comprendre, Lord Sihn. Mes offres ne sont pas semblables au vent. Elles ne changent pas, elles n'apparaissent pas pour disparaitre aussitôt. Vous ne voulez pas de cette offre maintenant, soit. Vous avez vos raisons. Vous l'avez refusé aujourd'hui, demain je ne réitèrerai pas mon offre. Je n'ai nullement l'intention d'imposer un traité à un jeune Lord... »

Que Lord Sihn s'imagine pouvoir profiter de sa position d'invité pour mener une campagne diplomatique à son rythme semblait vraiment incongru.

« Aussi, à moins que vous n'ayez d'autres propositions à me faire ou des informations à me communiquer... »

...Vous pouvez partir. Après tout, faire une visite sans but pour errer dans la salle du trône d'Izual n'était pas vraiment un motif d'amitié sincère. Izual respectait Lord Sihn, mais dans la mesure où ils n'avaient plus rien à se dire, l'entretien touchait à sa fin.

[Voilà ce qu'on appelle pas d'inspi xD]

Certes, cela n'aurait pas dérangé que Lord Sihn dormit sous bonne garde à l'orée du domaine, mais l'hospitalité de Pandémonium valait mieux que cela. Après tout, Izual connaissait assez bien la diplomatie pour savoir que lorsqu'on a fait des jours de cheval pour un entretien, on aime bien se poser dans une chambre (Une succube à portée de main). Le palais était bien assez grand pour accueillir Lord Sihn, et d'ailleurs quelques chambres étaient tenues prêtes en permanence pour ce genre d'occasion.

« Faites mieux, Lord Sihn. Vous pouvez prendre une des chambres de l'étage. Vous verrez, elles sont très confortables. Kleze va vous y mener. »

Il eut un vague geste de la main pour indiquer la séide à ses côtés, qui était très performante dans le domaine de la sécurité. Izual n'avait ni le temps ni l'envie de déclamer à Lord Sihn les règles élémentaires de la sécurité ou de lui décrire le plan de Pandémonium. Izual pensa qu'il ne manquerait pas d'envoyer quelques succubes de la cour dans la chambre de Lord Sihn. Courtoisie élémentaire ? Sadisme.

« Oh ! Et ne vous inquiétez pas pour votre escorte ! Elle sera logée dans un des halls du palais. »

Ces halls étaient en fait de vastes hangars au sol de terre battue, où trois cent démons pouvaient tenir à l'aise. L'idéal pour accueillir des troupes alliées ! Il sembla cependant à Izual que l'on ne pouvait clore un entretien ainsi et, dans les règles de l'art de la diplomatie, il se leva et fit quelques pas.

« Je vous remercie, Lord Sihn, d'avoir bien voulu venir jusqu'ici. Peut-être pourrons nous trouver un accord une prochaine fois. Je suis sincèrement content de vous avoir rencontré. »

Izual s'interrompit quelques instants avant de reprendre, sur un ton moins docte cette fois :

« J'espère vous revoir bientôt. »

Izual mit la main sur sa poitrine et inclina légèrement la tête. Voilà qui terminait bien cette rencontre... Il en avait vu beaucoup de pires, mais peu de meilleures. Aucune goutte de sang n'avait été versée et aucune insulte proférée. C'était bien au dessus de la moyenne de l'Enfer. On avait rarement l'occasion de rencontrer un seigneur civilisé dans les landes infernales, alors autant profiter de l'occasion...

[Kleze, Sihn : Le terrain est à vous =)]

Dire que Kleze était déçue aurait été un formidable euphémisme. Toutes ces heures, ces journées même, de préparatifs pour aboutir à… rien. Pas le moindre petit traité. La séide soupira discrètement. Ça aurait pu être pire, avouons-le. Plus d’une rencontre diplomatique finissaient dans le sang et les tripes ici-bas… Peut-être était-ce le fait que les deux protagonistes aient connu les Cieux qui avait permit une rencontre calme et sans animosité. Les anges – enfin… anciens – étaient quand même bizarres, du point de vue de la lieutenant évidement. Pas qu’elle eut préféré que cela ce soit mal passé, loin de là, mais… ici, en Enfer, ce genre de négociation sans la moindre anicroche était tellement rare que ça en devenait presque suspect. Malgré tout, il était évident pour la jeune démone qu’Izual avait apprécier la rencontre avec Sihn, cependant il devait être déçu également de n’avoir pas pu trouvé un accord avec le Seigneur des Limbes. Kleze n’eut pas le temps d’étendre plus loin sa pensée. Elle fut ramenée à la réalité quand le seigneur des lieux la désigna pour guider leur hôte jusqu’à la chambre qu’il s’était vu offrir pour la nuit. Bien que cela ne l’enchantait pas plus que ça de jouer les guides touristiques dans la forteresse de Pandémonium, un ordre était un ordre, surtout venant directement de Lord Izual. La démone inclina la tête pour signifier qu’elle avait compris ce qu’on attendait d’elle et attendit patiemment que son seigneur ait pris congés dans les règles de l’art diplomatique.
Quand Izual fut hors de la pièce, Kleze s’avança à son tour, salua brièvement et se présenta.

« Je suis Kleze, lieutenant au service de Lord Izual, seigneur de Pandémonium. Je vais vous conduire là où vous pourrez passer cette nuit dans une sécurité garantie. Pour votre escorte personnelle je vais donner immédiatement des ordres pour qu’elle soit bien installée. » la séide eut un instant de réflexion « Je pense que vous aimeriez garder auprès de vous un ou deux de vos officiers. Une chambre leur sera fournit à côté de la votre si vous le désirez. Veuillez me suivre Lord Sihn, je vous pris. »

Alors qu’elle s’avança vers le couloir elle intercepta un officier qui se tenait près de la porte.

« Eh toi ! Vas indiquer aux soldats de notre invité où ils pourront dormir cette nuit et surtout insistes bien sur le fait de ne pas sortir de la forteresse avant leur départ définitif. Ensuite tu iras toucher deux mots de ma part aux lémures qui se chargent des montures et dis leur de nourrir convenablement, et même largement, les chevaux. Qu’ils soient prêts et harnachés aux aurores ! Après ça, passe aux cuisines : qu’on apporte de quoi manger pour ceux qui seront dans le hall et fait monter un bon repas à l’étage… et sans délai ! Ah oui, j’oubliais… passe dire aux sergents d’envoyer cinq patrouilles légères aux frontières et deux lourdes qui resteront dans les environs immédiats de la forteresse… Et préviens Pan ! » ordonna-t-elle d’un ton froid, sec et sans appel qui contrastait étonnament avec celui aimable qu'elle adressait à Sihn.

Une fois s’être assurée que le démon avait bien tout compris et que Pan l’incube, un autre lieutenant d’Izual, serait mis au courant de tout ce qui se passait de nouveau (au moins s’était un des rares à qui elle pouvait faire confiance pour veiller au gain), Kleze reporta son attention vers Sihn. D’un mouvement de bras elle lui indiqua la direction à suivre avant de le précéder, en bon guide.